Google: un ordinateur quantique?

par | 24 Juin 2016

IBM, Microsoft et Google investissent dans le domaine de l’information quantique. On parle bien d’investir quand on achète un ordinateur entre 10 et 15 milliards de dollars! Bon, ça va dépendre de ce qu’ils vont en faire, mais gageons que ces derniers savent convertir les bits en monnaie sonnante et trébuchante !

Google fait parler de lui en ce moment  suite à son annonce sur le D-Wave 2X qui  serait 100 millions de fois plus rapide qu’un ordinateur classique. Le Quantum Artificial Intelligence de Google a publié  un article sur arXiv montrant de nouveaux tests réalisés avec ce calculateur quantique. C’est une version améliorée de l’ordinateur  du Ames Research Center de la NASA, le D-Wave Two.

Avant tout, rappelons qu’un ordinateur quantique ne travaille pas directement avec des bits, mais avec des qubits. Un qubit est l’état quantique représentant donc l’unité de stockage d’information quantique. Il est composé d’une superposition de deux états de base: I0> et I1> (sont pas beaux mes bras et mes kets?)

google quant

google Calculateur quantique _ - https___fr.wikipedia.org_wiki_Calculateur_quantique

Une mémoire classique ne peut prendre que les valeurs 0 et 1, et une seule à la fois, un qubit n’a pas cette restriction.). Bon, on ne va pas s’attarder sur ces formules rassurez-vous! Si ça ne vous parle pas, regardez ça:


d_wave__DWave_Systems_Inc

Cet ordinateur  a été branché dans le centre de recherche Ames de la Nasa dans la Silicon Valley, près du siège de Google, exploitée en partenariat avec l’USRA (Universities Space Research Association). Comme on le voit sur la photo, le calculateur est très grand. Le calculateur est conçu par la société canadienne D-Wave Systems.

Il y a une controverse autour de cet ordinateur. Le professeur Gérard Berry, du Collège de France, indique en effet, que la machine actuelle de D-Wave n’est pas un calculateur quantique général, mais optimisé pour un type de calcul nommé le recuit simulé quantique ou QA (pour Quantum annealing en anglais), qui se prête bien au calcul quantique. D-wave a toujours refusé que des experts mondiaux étudient son ordinateur, ce qui augmente le doute. Mais il est vrai que nous sommes maintenant dans une ère de brevets qui va certainement bien limiter la recherche, ainsi, nous pouvons entendre  « Nous préférons désormais déposer des brevets plutôt que publier des articles comme c’est de règle dans le domaine académique, affirme ainsi Michel Pioro-Ladrière, qui développe des processeurs quantiques au sein d’Intriq. « 

Le calculateur de D-Wave nécessite un fonctionnement à 3 millikelvins (-273 °C environ). « Le but est d’obtenir un temps de cohérence — c’est-à-dire le temps où cet état de superposition est maintenu — plus important que le temps de calcul », rappelle Michel Pioro-Ladrière. Il faut donc sélectionner les matériaux: l’aluminium et le silicium. A ces températures, l’aluminium devient supraconducteur, c’est-à-dire qu’il n’oppose aucune résistance au passage du courant, un comportement que seule la mécanique quantique peut expliquer. « Alors l’objet lui-même se comporte comme un seul atome que nous appelons “transmon” dans lequel circulent des paires d’électrons qui adoptent un comportement quantique », poursuit le chercheur.

La NASA est confrontée depuis longtemps à des problèmes d’optimisation, elle utilise pour cela des supercalculateur dans son NAS (Nasa Advanced Supercomputing). Elle a signé un accord avec Google, pour cela.

google-s-est-paye-un-ordinateur-quantique-qui-fonctionne

Google achète les machines de D-Wave Systems pour voir ce que ces calculateurs peuvent apporter à des problèmes avec de multiples paramètres comme :

  • le trafic aérien, ou autres contrôles de radars,
  • la planification de missions,
  • la robotique,
  • la recherche d’exoplanètes,
  • la recherche dans des bases de données,
  • la reconnaissance vocale,
  • l’apprentissage automatique (machine learning en anglais),
  • l’intelligence artificielle dans son ensemble
  • le transhumanisme, une des nouvelles orientations de Google (mais qui le point central de toute leur démarche pour qui sait lire entre les lignes)

Même si ce calculateur n’est pas un ordinateur quantique réel, mais un supercalculateur, il est toutefois très rapide pour des calculs spécifiques: il calcule en une seconde ce qui prendrait 10.000 ans à un ordinateur classique (bon c’est quoi un classique?). Lors d’un calcul avec plus de 1000 variables binaires, le D-Wave 2X a été plus de 10 puissance 8 fois plus rapide que son homologue traditionnel, mais aussi que le Quantum Monte Carlo, un algorithme fonctionnant avec des processeurs classiques.

Bon, personnellement, je ne sais pas quoi penser de tout cela. Peut-être qu’il me manque des informations pour mieux appréhender ce qui se profile à l’horizon. Il est clair que nous ne sommes qu’au début de cette technologie et que personne n’a intérêt à ce qu’elle devienne grand public. Avec un ordinateur quantique, rappelez-vous « SETEC ASTRONOMY » du film « les experts » (sneakers):

Et pourtant, nous n’avons aucune raison de penser aujourd’hui que cette technologie ne va pas se répandre à terme: on ne peut même pas imaginer avec ça ce que deviendrait une IA utilisant le deep learning, internet et toute la connaissance du monde… ainsi que toute la connaissance qu’elle pourrait en déduire en une fraction de ce monde. Un être quasi divin (à notre échelle) est entrain de naitre sous nos yeux mais nous sommes peu à en avoir conscience: Deus Ex Machina.

Bon, je suis bien conscient que cet article manque de profondeur – je reviendrai sur le sujet quand j’aurais plus d’informations à communiquer.


 

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