Projet lancé dans les années 90 en Arizona, près de Tucson. Le but étant de recréer un ensemble d’écosystèmes reliés ensembles sous un dôme hermétiquement clos. Seule la production d’énergie était externe, le projet ayant pour but de recevoir 8 bionautes pouvant survivre en autarcie, tout en se rapprochant au plus près des conditions d’une expérience sur Mars. Aujourd’hui, le site est exploité par une université et on peut le visiter (je l’ai fait).
News:
- 6 Mars 1994: Début de la seconde mission (10 mois) qui prendra fin prématurément le .
- Janvier 1993: le niveau d’oxygène dans le dôme diminue de 0,5 % par mois — 14 tonnes d’oxygène liquide venant de l’extérieur ont été réinjectés dans l’air durant une période de 19 jours pour booster le niveau d’oxygène de 14.2% à 19% (normalement 20.9%)
- Jane a du sortir pendant 5 heures de Biosphère 2, après que la batteuse lui ait sévèrement coupé le bout d’un doigt. Son doigt a dû être remis en place par un chirurgien au centre médical universitaire de Tucson.
- 26 septembre 1991 à 6h30: Début de l’expérience (2 ans), fermeture des portes. L’équipe est composée de 4 hommes et 4 femmes. A la fin de la première année, il y avait plus de 60 projets d’expérimentation scientifique en cours.
Missions
1ère mission:
- Roy Walford, 69 ans, professeur en pathologie à la UCLA Medical School a comme spécialité le prolongement de la vie (Life Extension) est l’auteur bien connu de « The 120 Year diet ». une mine d’infos sur bio2 sur son site.
- Taber McCullum
- Linda Leigh
- Sally Silverstone
- Mark Nelson
- Abigail Alling
- Jane Poynter
- Mark Van Thillo
Plusieurs installations:
- la zone d’habitation des humains (Human Habitat Area): c’est le dortoir, la cantine… le lieu de vie. 2016 recettes ont été développées en 2 ans.
- Le biome d’agriculture intensive (IAB): une zone de 2000 m², incluant la zone pour les animaux domestiques et une plantation tropicale. Toute la nourriture était produite là, à part quelques bananes, papayes et arbre à café qui proviennent de la forêt tropicale, ainsi que quelques fruits de la passion qui viennent de la savane. Cela produit de la nourriture pour les animaux qui est pour nous une source de lait, d’œufs et de viande. Avant le lancement, une réserve de 3 mois de nourriture provenant de la ferme de Biosphère 2, a été mise de coté pour faire face au premier hiver.
- Le biome du désert (Wilderness Biome): 1400 m², 18Km3, température (2–43°C).
- Le biome de la forêt tropicale
- Le biome de la prairie
- Le biome de l’océan et de la barrière de corail: 3,5 millions de litres d’eau de mer, et a une profondeur maximale de 7 mètres.
- Le biome des marais
- Le biome de la savane
- Le biome des mangroves
- Le sous-sol: 120 pompes, 45 air handlers, plusieurs kilomètres de câbles électriques et de tuyaux, des réservoirs d’eau, des ordinateurs, des filtres, un système à base d’algues pour filtrer les
nutriments de l’eau de l’océan et des marais, les systèmes pour les précipitations, les échangeurs d’air thermiques, les systèmes de désalinisation, un recycler chimique pour le CO2 atmosphérique, des équipements de plongée, l’équipement de compost, et tout un autre tas de machines en tous genres. En plus de tout cela, un atelier divisé en 6 zones (mécanique, plomberie, électricité/électronique, menuiserie, travail du métal, et stockage) - Les poumons: Comme la température monte durant la journée, l’atmosphère à l’intérieur de la structure fermée gonfle et se précipite dans les tunnels où les membranes pulmonaires grandissent pour s’accommoder. La nuit, quand la température tombe, l’atmosphère se contracte et le poumon de dégonfle. Sans cela, le dôme exploserait.
- SBV (Space Biosphere Venture)
Infos et ressources:
- En tout, plus de 2000 capteurs installés. Toutes les 15 secondes ou 3 minutes, les capteurs mesurent les informations qui viennent s’accumuler derrière les précédentes, formant ainsi près de 10 Mo par jour.
- R2D2 est un système d’analyse atmosphérique mobile qu’on déplace d’un biome à un autre.
- Sniffer system: positionné dans le laboratoire d’analyse et relié à un tas de capteurs répartis dans la Biosphère, il relève les taux de CO2, O3, NO2, NOx, SO2, CH4, O3 et H2S, et ce toutes les 15 minutes.
- Pour filtrer l’air, un « soil-bed reactor », un réacteur à base de lit de terre. Mais il n’a jamais été nécessaire de l’utiliser.
- Sipper system: monitorer tous les paramètres critiques de l’eau. Il est localisé dans le local technique en dessous de la Savane où il reçoit séquentiellement de l’eau de l’océan et des marais afin d’analyser la concentration en nitrates et nitrites.
- Le cycle de l’eau permet de recevoir entre 15 et 30 M3 d’eau pure quotidiennement. Quand le condensât d’eau est collecté, il est passé au travers d’un système à base de peroxyde d’hydrogène et d’ultraviolet qui tue les bactéries.
- 45 « air handlers », sortes de ventilateurs, échangeurs dans le sous-sol, permettent la gestion de la température et de l’humidité. Les différents modèles de vent fournissent le moyen de réguler la température dans les différents biomes. Bien qu’il n’existe aucun mur séparant la forêt tropicale de la savane ou du
désert, le vent provenant des différentes unités d’air conditionné ou réchauffé aide à maintenir la température de l’air et l’humidité dans ces différents biomes. Le vent joue aussi un grand rôle dans les processus écologique de pollinisation et autres procédés aéroportés, sans compter le plaisir qu’il procure aux humains. Mais la vitesse maximale du vent sous Biosphère 2 n’était que de 8 km/h. - Les vagues sont générées par un système de tuyauterie de 15 mètres qui peut aspirer approximativement 38 m³ d’eau dans une chambre de 3 mètres de haut, et d’envoyer le tout au sud de l’océan pour créer une vague de 30 centimètres. Les courants et autres flux sont réalisés par plus de 120 pompes. Dans les marais, il y a des pompes pour chacun des 6 écosystèmes.
- un système d’irrigation automatique qui arrose chaque plant de façon individuelle, en accord avec les besoins des différentes céréales.
- Les animaux sont des « machines à composter sur pattes ». Cependant, composter et pratiquer la jachère est la cause du relâchement de CO2 dans l’atmosphère.
- 8% de tout le temps de travail des biosphériens ont été requis pour la réparation, la maintenance et l’évolution des systèmes.
- Pour repérer les pertes d’air, les >32 km de joints de vitres ont été couverts avec du savons. >30 trous découverts à l’aide de cette technique. Pour utiliser cette méthode, il faut avoir une pression légèrement supérieure à la pression extérieure.
- Mes notes sur le livre “Life Under Glass” d’Abigail Alling, Mark Nelson et Sally Silverstone.