Le Survival Horror et comment le réinventer

par | 14 Fév 2023

Nous allons parler du genre du survival horror dans les jeux vidéo et ce qui le caractérise : la tension, l’angoisse, la vulnérabilité, l’exploration, la découverte et la gestion des ressources. Mais aussi l’impact de la gestion des caméras avec en exemple la série Resident Evil, Outlast et le couloir infini de Silent Hill PT. Enfin, nous parlerons du jeu Engraved lancé au sein de la rédaction afin de vous donner quelques nouvelles.

Gameplay des Survival Horror

Les jeux de survival horror sont généralement des jeux d’action ou d’aventure qui se concentrent sur les éléments de peur et de suspense. Le but principal de ce genre de jeux est de survivre à une situation angoissante ou effrayante en résolvant des énigmes, en évitant des ennemis et en explorant des environnements dangereux.

Les joueurs contrôlent souvent un personnage qui doit faire face à une menace surnaturelle, telle qu’un monstre, un fantôme ou un scientifique fou, tout en explorant des lieux effrayants tels qu’un asile abandonné, une ville hantée ou une station spatiale abandonnée.

Le gameplay des jeux de survival horror peut inclure des éléments de gestion de la santé, de la nourriture et des ressources, ainsi que des choix moraux qui peuvent affecter la direction de l’histoire. Les joueurs doivent souvent faire des choix difficiles pour survivre et faire face à des situations dangereuses et stressantes, tout en explorant les mystères et les secrets des environnements effrayants dans lesquels ils se trouvent.

En général, les jeux de survival horror sont connus pour leur atmosphère effrayante, leur ambiance de suspense et leurs scènes d’horreur visuelle, audio et narrative. Les joueurs doivent souvent faire preuve de courage, de détermination et d’ingéniosité pour survivre à leur aventure effrayante.

Il y a plusieurs éléments qui sont communs à tous les jeux de type survival horror et qui ne peuvent être ignorés sans perdre l’essence même du genre :

  1. Tension et angoisse : Le principal objectif des jeux de survival horror est de générer une tension constante et une angoisse intense chez le joueur. Cela peut être accompli à travers l’utilisation d’environnements sombres et effrayants, de la musique et des effets sonores effrayants, ainsi que de la rencontre avec des ennemis menaçants.
  2. Personnages vulnérables : Les personnages dans les jeux de survival horror sont souvent conçus pour être vulnérables, ce qui renforce la sensation d’être en danger constant. Le joueur n’a que peu ou pas de moyens de se défendre contre les ennemis et doit souvent fuir ou se cacher pour survivre.
  3. Exploration et découverte : La plupart des jeux de survival horror impliquent une exploration et une découverte approfondies des environnements effrayants. Les joueurs doivent souvent résoudre des énigmes pour avancer dans le jeu, ce qui renforce la sensation d’être perdu et menacé.
  4. Gestion des ressources : Les jeux de survival horror impliquent souvent une gestion des ressources limitées, telles que la nourriture, les munitions et les objets de soins. Cela ajoute une dimension supplémentaire de stratégie et de tension au jeu.

Les caméras de Resident Evil et Outlast

Dans les premiers jeux de la série Resident Evil, la gestion des caméras était un élément distinctif du gameplay. Les caméras étaient positionnées dans des angles fixes et changeaient automatiquement lorsque le joueur se déplaçait dans les environnements du jeu. Cette approche permettait aux développeurs de créer une atmosphère immersive et effrayante en contrôlant ce que le joueur pouvait voir à tout moment.

La gestion des caméras dans Resident Evil a également eu un impact sur la stratégie du jeu. Par exemple, les joueurs devaient souvent explorer les environnements en gardant à l’esprit la position de la caméra pour éviter les attaques ennemies ou trouver des objets cachés.

Au fil des ans, la série Resident Evil a évolué pour inclure des caméras plus libres et plus flexibles, permettant aux joueurs de contrôler directement la vue. Cependant, la gestion des caméras reste un élément important du gameplay de Resident Evil et contribue toujours à l’atmosphère effrayante et immersive de la série.

En résumé, la gestion des caméras dans Resident Evil a joué un rôle important dans la création de l’atmosphère effrayante et immersive de la série, ainsi que dans la stratégie du jeu. Elle a évolué au fil du temps, mais reste un élément important du gameplay de Resident Evil.

Dans Outlast, la gestion de la caméra joue aussi un rôle important dans le gameplay et l’ambiance. Le jeu se déroule en vue à la première personne, avec la caméra attachée au personnage principal, un journaliste en quête d’une histoire scandaleuse dans une institution psychiatrique abandonnée.

La gestion de la caméra est utilisée pour renforcer l’immersion et la tension dans le jeu. Par exemple, les environnements sombres et effrayants sont perçus à travers la caméra infrarouge du personnage, ce qui ajoute une dimension supplémentaire de suspense et d’angoisse.

En outre, la caméra peut être utilisée pour éviter les ennemis, trouver des objets cachés et résoudre des énigmes. Cependant, le joueur doit également gérer les batteries limitées de la caméra infrarouge, ce qui ajoute une dimension supplémentaire de gestion des ressources au jeu.

En résumé, la gestion de la caméra dans Outlast joue un rôle clé dans le renforcement de l’immersion, de la tension et de l’angoisse dans le jeu. Elle est utilisée pour renforcer l’effet d’horreur, mais ajoute également une dimension supplémentaire de gestion des ressources à l’expérience de jeu.

Le couloir infini de Silent Hill PT

Le couloir infini de Silent Hills PT est considéré comme l’un des moments les plus effrayants et immersifs de l’histoire du jeu d’horreur.

Dans le couloir infini, le joueur se retrouve dans un couloir sans fin qui semble se répéter à l’infini. Le couloir est parsemé de détails perturbants, tels que des bruits de pas qui résonnent et des hallucinations qui apparaissent et disparaissent soudainement. Ce couloir est conçu pour déstabiliser le joueur et renforcer la sensation d’être piégé et perdu.

Le couloir infini est souvent considéré comme l’un des moments les plus marquants de Silent Hills PT et est souvent cité comme un exemple de la façon dont les développeurs ont utilisé la caméra et les effets sonores pour renforcer l’effet d’horreur.

Quelques scènes emblématiques qui ont marqué la mémoire des joueurs

  1. « Resident Evil » (1996) – La scène d’introduction dans le manoir, où les joueurs découvrent pour la première fois le danger des zombies.
  2. « Silent Hill 2 » (2001) – La rencontre avec le personnage effrayant de Pyramid Head, qui est devenu l’un des symboles les plus emblématiques de la série.
  3. « Dead Space » (2008) – La scène d’introduction du vaisseau spatial Isaac Clarke, où les joueurs sont confrontés à une horde d’aliens démoniaques.
  4. « Outlast » (2013) – La poursuite effrayante par le gardien dans les couloirs sombres de l’asile d’Arkham.
  5. « Amnesia: The Dark Descent » (2010) – La scène où le joueur doit fuir l’entité effrayante dans les couloirs du château.
  6. « Eternal Darkness: Sanity’s Requiem » (2002) – La scène où le joueur se retrouve piégé dans une pièce sombre avec un monstre effrayant qui approche lentement.
  7. « The Evil Within » (2014) – La scène dans laquelle le joueur est poursuivi par un monstre effrayant à travers les rues d’une ville dévastée.
  8. « F.E.A.R. » (2005) / F.E.A.R. 2″ (2009) – La scène dans laquelle le joueur doit affronter la fille fantôme effrayante, Alma. Peut-être aussi la scène où le joueur fait un enfant à Alma… perturbant pour d’autres raisons.
  9. « Until Dawn » (2015) – La scène dans laquelle les joueurs doivent prendre une décision difficile pour sauver un personnage des griffes d’un tueur en série.
  10. « Alien: Isolation » (2014) – La scène où le joueur est poursuivi par le célèbre extraterrestre à travers les couloirs étroits d’un vaisseau spatial abandonné.
  11. « Project Zero 2 » (2003) – La cinématique montrant Mio dans une salle remplie de cadavres où apparaît le fantôme d’une femme au rire strident et au kimono taché de sang.

En résumé, les jeux de survival horror ont leur propre ensemble de scènes emblématiques qui sont connues pour leur impact sur les joueurs et sur le genre. Ces scènes peuvent être très effrayantes et rester dans la mémoire des joueurs pour de nombreuses années.

Comment réinventer le survival horror ?

Il y a plusieurs façons de réinventer le genre du survival horror pour le faire évoluer et le maintenir intéressant pour les joueurs. Voici quelques idées :

  1. Innovations techniques : Les avancées technologiques peuvent aider à donner vie à des environnements plus immersifs et effrayants, ainsi qu’à des personnages plus complexes. Utiliser les intelligences artificielles génératives pour le graphisme et d’autres intelligences artificielles de type apprentissage automatique au niveau du gameplay peuvent aider à maximiser le sentiment de terreur ressenti par le joueur. Encore faut-il ne pas dépasser certaines limites !
  2. Nouvelles histoires et personnages : Les joueurs peuvent se lasser de voir les mêmes histoires et personnages répétés dans les jeux de survival horror. En explorant de nouveaux thèmes et en introduisant de nouveaux personnages intéressants.
  3. Mécaniques de jeu innovantes : Les mécaniques de jeu traditionnelles telles que la gestion de la lumière et des ressources peuvent être réinventées pour offrir une expérience de jeu unique et plus effrayante.
  4. Environnements plus immersifs : Les environnements peuvent être conçus pour être plus immersifs et effrayants, en utilisant des techniques telles que la réalité virtuelle et la mappage de sons spatialisés. Les développeurs peuvent également explorer de nouveaux types d’environnements, tels que les mondes futuristes, pour renouveler l’intérêt pour le genre.

 

En fin de compte, pour réinventer le genre du survival horror, les développeurs doivent être créatifs et innovants, et être prêts à explorer de nouvelles directions et à prendre des risques. Cela peut inclure la réinvention de mécaniques de jeu traditionnelles, la création de nouvelles histoires et personnages, et la conception d’environnements plus immersifs et effrayants. C’est pour cela qu’il semble impossible à un jeu triple A de faire ce type de démarche. Il y a trop à perdre avec ces budgets importants. L’innovation ne viendra probablement que des studios indépendants.

Engraved The Game (ETG)

Enfant, Aline Phedreci accompagnait ses parents dans leurs expéditions à la recherche d’anciens artefacts. 1929, peu après avoir fêté ses quatorze ans, ses parents partent seuls pour des fouilles dans les Carpates et disparaissent dans un éboulement. Recueillie par son oncle Michael, le jumeau de son père Nathan, Aline est conduite vers le château de Point Grounds, dans le comté de Providence aux États-Unis, où il réside… Là, elle est confrontée à des phénomènes paranormaux, ainsi qu’à des secrets qu’elle n’aurait jamais imaginé.

ETG est né d’un projet de prototype pour le magazine Les Créateurs de Mondes en été 2021. Des articles ont été publiés pour présenter ce projet dans les numéros 6 à 8. Le prototype consistait en la réalisation d’une petite démo couvrant quelques minutes de jeu. Il était question de 50H/personne sur une équipe de 5 ou 6 personnes. Assez rapidement, les réflexions menées et les premiers résultats nous ont amenés vers l’idée de réaliser un jeu complet, en passant par le développement d’un Teaser et d’une campagne de financement participatif.

Il s’agit d’un survival horror qui rend hommage au père du genre, Alone in The Dark (AITD), respectant ses codes, mais également à Lovecraft dont l’horreur est caractérisée par la folie et le mystère. Toutefois, ce n’est ni un fan game, ni un clone d’AITD. Le gameplay d’ETG est celui commun aux HS, c’est-à-dire que le temps de jeu est composé à 80 % de déplacement et le reste (20 %) : de résolution d’énigmes, de combat et d’action. Ce qui caractérise ETG, c’est la présence d’un scénario qui n’est pas qu’un simple prétexte au jeu comme la plupart des HS, mais qui raconte une histoire riche sous la forme de cinématique (10 % de répartition au sein du scénario), de dialogues (30 %) et de narration environnementale (60 %).

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1 Commentaire

  1. Gilforge

    Un article très intéressant.

    Réponse

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