Tout d’abord, quelques mots sur Greg Egan, cet auteur australien qu’on décrit comme la digne successeur de Philip K. Dick et s’est entouré d’une aura de mystère au point où il n’existe aucune photo de lui sur le net. Né en 1961, c’est un écrivain, on ne peut plus discret. Diplômé de mathématiques, on sait qu’il est programmeur informatique de métier… mais guère plus, à part qu’il est végétarien et qu’il s’est engagé dans l’aide aux réfugiés en Australie.
Son œuvre est assez centrée autour de la physique, la biologie et l’informatique, mais les dimensions sociale, ethnique et religieuse n’en sont pas absentes pour autant, bien au contraire. Greg Egan, c’est à ce jour, 19 romans (le dernier en date étant The Book of All Skies, 2021) et près de 80 nouvelles, dont une bonne partie de l’œuvre n’est pas encore traduite en français. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter sa page Wikipedia.
Pour ceux qui s’interrogent sur ce qu’est la Hard SF, il s’agit d’un genre de science-fiction dans lequel les technologies, les sociétés et leurs évolutions, telles qu’elles sont décrites dans le roman, peuvent être considérées comme vraisemblables au regard de l’état des connaissances scientifiques au moment où l’auteur écrit son œuvre. Est-ce que Jules Verne aurait été considéré comme un auteur de Hard SF à son époque ? Aucune idée, mais cela s’approche de cette définition par certains cotés. Toutefois, la hard SF s’intéresse plus à la prospective, l’histoire se déroulant dans une époque plus avancée scientifiquement que celle de la création de l’œuvre.
Revenons à ce Bifrost n°88 paru en 2017… ce qui détonne, c’est le fait que l’interview prévue a été arrêtée promptement : « Greg Egan nous a envoyés chier dès la seconde question… » dixit la revue. Mais nous aurons le droit à une traduction de la seule interview (d’une vingtaine de pages digne de ce nom) réalisée par Karen Burnham en 2011.
On pourra lire une nouvelle complète de Greg Egan parue la même année : The uncanny Valley (ou la vallée de l’étrange). À l’origine, il s’agit d’une théorie du roboticien japonais Masahiro Mori, publiée pour la première fois en 1970, selon laquelle plus un robot androïde est similaire à un être humain, plus ses imperfections nous paraissent monstrueuses. La nouvelle parle bien d’IA et de robotique 😉
Au-delà, la revue tente de reprendre l’ensemble de l’œuvre en classant nouvelles et romans par thèmes et en dégageant les idées principales. Une petite synthèse des principaux livres et nouvelles en fin de mag reste intéressante pour compléter sa liste des prochains livres à dévorer.
On a bien apprécié aussi les quelques pages donnant des outils pour les auteurs de SF s’ils veulent parler du quotidien dans une station spatiale en rotation orbitale pour créer une gravité artificielle (qui pose un grand nombre de défis et de questions).
Pour le reste, Bifrost reste Bifrost, ils sont parfois très durs avec certaines œuvres, vous coupant l’envie de les lire (Bifrost ou les oeuvres, à vous de décider), mais tout le dossier Egan reste très intéressant à lire. Une nouvelle de Matthew Kressel, La dernière plume nous a même ému au point de nous arracher une larme.
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