Les technologies Open Source de la NASA (et les autres)

par | 13 Mar 2017

La NASA permet aux développeurs d’utiliser ses outils et technologies pour la création de leurs propres applications. Un catalogue de logiciels 2017-2018 fournit gratuitement une suite de produits logiciels par l’intermédiaire de son « technology transfer program« .

« Le catalogue de logiciels est notre façon de soutenir l’économie de l’innovation en donnant accès aux outils utilisés par les meilleurs professionnels de l’aérospatiale d’aujourd’hui aux entrepreneurs, aux petites entreprises, aux universités et à l’industrie […] l’accès à ces codes logiciels a le potentiel de générer des avantages tangibles qui créent des emplois, génèrent des revenus et sauvent des vies », déclare Steve Jurczyk, administrateur associé de la NASA Space Technology Mission Directorate (STMD). Vous vous en doutez, la thématique principale de ces outils sera liée avec les fusées, la gestion des flux, … ce qui rend la déclaration de ce monsieur assez obscure… Mais pas tant que ça si on va fouiner d’un peu plus près 😉

Des codes, dans ce guide, indiquent les exigences et restrictions en matière d’accès :

  • General Public Release : codes à large diffusion sans restriction de divulgation ou de contrôle des exportations ;
  • Open Source Release : dans l’optique de collaboration afin que les développeurs améliorent les codes initialement développés par la NASA et partagent les changements ;
  • U.S Release Only : codes disponibles pour les citoyens américains seulement, sans possibilité de transférer le logiciel sans l’autorisation écrite préalable de la NASA ;
  • U.S. and Foreign Release : codes disponibles aux citoyens américains et à des personnes à l’extérieur des États-Unis sous conditions ;
  • U.S. Government Purpose Release : codes uniquement utilisables pour le compte du gouvernement des États-Unis : Project Release,Interagency Release,NASA Release

Le catalogue distingue 15 catégories :

  • Systèmes d’affaires et gestion de projets ;
  • Outils de conception et d’intégration ;
  • Gestion des véhicules ;
  • Gestion et traitement des serveurs de données ;
  • Propulsion ;
  • Structure et mécanismes ;
  • Équipage et soutien vital ;
  • Traitement des données et des images ;
  • Matériaux et procédés ;
  • Puissance électronique et électrique ;
  • Sciences de l’environnement (Environnements terrestres, Modélisation atmosphérique planétaire, Blindage des rayonnements);
  • Systèmes autonomes ;
  • Aéronautique.

Par exemple, nous pouvons voir, dans la catégorie « Systèmes d’affaires et gestion de projets »,  Pegasus 5, un outil révolutionnaire de calcul dynamique des fluides (CFD). Il permet une analyse aérodynamique de haute fidélité et offre une vitesse, une flexibilité et une facilité d’utilisation impressionnantes. Il est très utilisé dans l’industrie pour la modélisation et la simulation. Dans le domaine de l’éducation, le logiciel a été diffusé à plus de 100 étudiants et professeurs dans de nombreux grands collèges et universités, y compris Stanford, le MIT et le California Institute of Technology. Les inventeurs sont Stuart Rogers, Norman Suhs et William Dietz.

Des modèles informatiques des atmosphères de la Terre, de Mars, de Vénus, de Titan et de Neptune sont disponibles dans le cadre du programme Espace et effets spatiaux (SEE) de la NASA. Ces codes peuvent être utilisés pour diverses applications de mission et ils offrent des valeurs pour les paramètres atmosphériques, y compris la densité, la température et les vents. Par exemple: « Earth Global Reference », Modèle atmosphérique MFS-32780-2, est un code informatique pouvant fonctionner sur une variété de plates-formes, y compris les PC et les stations UNIX. Le modèle fournit des valeurs pour les paramètres atmosphériques tels que la densité, la température, les vents, et les constituants pour n’importe quel mois et à n’importe quelle altitude et emplacement dans l’atmosphère de la terre. Version américaine seulement. La version Mars (Mars Global Reference Atmospheric Model (Mars-GRAM) 2010 MFS-33158-1) est  toutefois disponible en General Public Release.

Dans la catégorie Gestion et traitement des serveurs de données, l’outil Application Research Toolbox (ART) SSC-00181 est «une collection de programmes informatiques qui mettent en œuvre des algorithmes et des modèles mathématiques paramétriques pour simuler des systèmes de télédétection, développés dans MATLAB ». La boîte à outils offre la possibilité de synthétiser des ensembles de données d’image à résolution spatiale plus grossière à partir de jeux de données de résolution spatiale plus fine et de produits d’images multispectrales à partir de systèmes d’imagerie multispectrale. ART est conçu pour s’exécuter sur un poste de travail standard Windows® NT / 2000 et MATLAB version 6.5. Un guide de référence du programmeur est fourni pour fournir des détails supplémentaires sur la configuration de l’environnement opérationnel. ART est disponible en General Public Release.

Engineering DOUG Graphics for Exploration (EDGE) MSC-24663-1 est un logiciel de rendu graphique 3D en temps réel basé sur le moteur Dynamic On-board Ubiquitous Graphics (DOUG). Il combine les éléments clés des outils logiciels développés pour le programme de la navette spatiale et la Station spatiale internationale (ISS) et les adapte à l’intégration à d’autres simulations. L’outil permet une intégration directe avec le NASA Trick Simulation Environment.

Crisis Mapping Toolkit (CMT)- ARC-17472-1. La trousse à outils de cartographie des crises (CMT), sous licence Apache 2, permet de traiter les données géospatiales (images, données satellites, etc.) en produits cartographiques pour faciliter la compréhension des crises à grande échelle comme les catastrophes naturelles. Le CMT s’appuie sur Google Earth Engine (EE) pour une grande partie de son traitement des données. Les produits cartographiques produits par CMT comprennent des cartes d’inondation, c’est actuellement le principal usage qui en a été fait.

Vous pourrez aussi tester un jeu de simulation de gestion de la station spatiale ISS: Station Spacewalk Game.

Le livre vous propose ainsi de nombreuses possibilités de tests, peut-être faut-il créer sa structure aux states pour profiter pleinement de cette offre? Oui, car la plupart des éléments restent en « U.S. Release Only ». De fait, vous aurez beau faire un request, il vous faudra une adresse certifiée aux USA… Et passer par un pote, c’est l’exposer au mieux à une infraction commerciale, au pire à un transfert de technologies et haute trahison… Bon, on ne s’enflamme pas. Voyons déjà ce qu’il est possible de tester.

Tout d’abord, il faut créer un compte à cette adresse, c’est rapide et indolore.

Ensuite, j’ai choisi dans le dossier un logiciel en « Open Source »:

Je reprend le code à droite « ARC-16805-1 » et je l’entre dans le formulaire, rubrique « software »:

Je clique sur le lien et j’arrive sur :

Je clique sur « Download Now! » et j’arrive sur cette page que vous pouvez directement aller voir !

Oui, alors au final, c’est une sorte de gros portail qui référence plusieurs logiciels et brevets. Pour l’Open Source, c’est quand même bien parce qu’on ne pense pas forcément à aller voir directement dans les labos, université ou autres… Par contre, pour d’autres projets, il faut faire un « Request ! » – et là, selon le cas, il faudra argumenter.

Au delà de ces limitations, vous vous rendez compte du potentiel de ce qui s’offre à nous ? C’est extraordinaire… c’est… et puis zut, y-a vraiment trop de choses à voir ! Non, franchement, tout dépend de vos centres d’intérêts, mais vous avez vu les miens ? Si vous lisez ce texte, c’est que vous partagez au moins l’une de mes passions et normalement cette annonce devrait vous faire l’effet d’une bonne porte en chêne pris en pleine tête. Vous vous dites: c’est clair c’est génial, mais comment vais-je prendre connaissance de tout ça ? Pour ma part, j’envisage peut-être d’écrire un livre sur la question: « les technos Open Source de la NASA« . Est-ce que cela vous dirait ? A défaut, je parlerai sur ce blog d’un des softs de temps en temps.

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1 Commentaire

  1. MatFenric

    Je serais curieux de voir des mises en pratiques « ludiques » de ces technologies.

    Réponse

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