Cet été, on a pu découvrir sur Netflix la saison 1 de la série Resident Evil, dont l’origine est le jeu vidéo éponyme, l’un des jeux vidéo phare du Survival Horror. L’histoire met en avant un médicament contre la dépression développé par Umbrella Corporation qui contient le virus T, ce virus, très contagieux, contamine une grande partie de la population  en les transformant en zombies et la poignée d’humains restants doit se cloîtrer. Cette histoire est-elle réaliste ? Qu’en dit la science ? 

Introduction

Dans Resident Evil, le virus bactériophage met quelques jours pour dégrader le cerveau et faire perdre ses fonctions cognitives à son porteur qui devient cannibale (ah, mais si ce n’étaient que des zombies tout tranquilles zonant dans la rue, ça ne serait pas marrant!). Ainsi, c’est le virus qui semble détenir le contrôle du corps de la personne contaminée, le rendant agressif. Un peu comme dans World War Z. 

The Walking Dead montre des êtres humains essayant de s’allier pour survivre à une épidémie de ce genre. Je ne vais pas faire la liste très longue des films ou de séries de zombies ou encore de possession par des parasites extraterrestres comme le très connu Stargate et le moins connu Noires sont les galaxies.

Qu’en dit la science ?

Il existe déjà actuellement de nombreuses maladies conduisant à une dégénérescence fatale du système nerveux central comme les maladies à prions dont la rage, la maladie de Creutzfeldt-Jakob, le syndrome de Klüver-Bucy (suite à une opération du lobe temporal et parfois suite à une infection simple comme l’herpès). Ces maladies induisent un comportement inexplicable de la personne jusqu’à son décès.

Schéma expliquant le mécanisme de la maladie de Creutzfeldt-Jakob : des protéines mal repliées (prions) forment des agrégats dans le cerveau et le détruisent. Crédits : David Butler et al.

De nombreuses drogues conduisent à des comportements violents, parmi celles-ci on trouve les hallucinogènes. Bath salts (Littéralement, sels de bain) a été surnommée la drogue du zombie, car elle entraîne une paranoïa et un comportement très violent, comme le cannibalisme. 

Des espèces comme les rats ou les fourmis connaissent déjà leurs parasites qui peuvent induire des comportements spéciaux. La toxoplasmose parasite les rats, les lapins, leur ôtant la peur des prédateurs tels que le chat (hôte définitif) lui permettant de prendre une forme active, le chat répand les parasites dans ses excréments. Attention donc à ne pas trop jouer avec la litière de votre chat, à bien laver vos fruits et légumes, car une étude récente aurait montré qu’en plus de vous rendre schizophrène à tendance compulsive, le parasite pouvait aussi vous rendre plus attirant ! Non! Je vous ai dit pas la litière!

Ophiocordyceps unilaterali est un champignon qui s’attaque aux petites fourmis, les spores parasitent le corps de la fourmi et en prennent le contrôle, les fourmis cherchent à prendre de la hauteur afin de faire pleuvoir leurs spores (via une tige qui pousse dans la tête de la fourmi) sur leurs compagnons, les contaminant ainsi. Le Cordyceps est un champignon très proche de celui-ci, mais il semblerait que ces champignons ne touchent pas au cerveau, mais prennent juste le contrôle des muscles, la fourmi restant consciente. Ainsi, si vous avez joué à The Last of Us, vous avez peut-être tué des humains en pleine conscience ! 

La Douve du foie, un ver, contrôle de la même manière la fourmi dans le but, elle, que la fourmi soit mangée par un mouton, pour s’y reproduire dans les voies hépatiques. Les sauterelles ou autres grillons  sont incités à se noyer par un vers qui se reproduit en milieu aquatique. Le vers sécrète les molécules qui influencent le comportement de l’insecte. 

Des vers rayés conduisent des escargots à se mettre en évidence afin d’être mangés par les oiseaux, les larves pourront s’y reproduire. Des petites crevettes sont parasitées par un parasite qui lui aussi les contrôle dans le but de le faire monter en surface dès qu’il y a des goélands dans les parages, et de se faire avaler. Une autre espèce, les larves de méloé, coopèrent en groupe et imitent les phéromones sexuelles de l’abeille, se font prendre en vol-stop sur le corps de l’abeille mâle afin de rejoindre le nid d’une abeille solitaire femelle pour se nourrir du pollen, du nectar, des œufs et des larves (autant ne rien laisser!). 

Certaines plantes peuvent aussi manipuler les animaux, principalement les insectes, par exemple, les orchidées ne fabriquent pas de nectar, mais arrivent à leurrer les insectes pollinisateurs en imitant la phéromone sexuelle de l’insecte.

Conclusion : l’apocalypse zombie, possible ?

Des chercheurs ont réalisé une étude en utilisant le modèle SIR afin de déterminer combien de temps on résisterait à une “attaque zombie” et il s’avère qu’on ne résisterait pas plus de 100 jours…. Mais pourquoi une telle étude ? Les étudiants de Leicester estiment qu’à partir du patient zéro, je ne vous le présente plus ce premier patient qui a réussi à choppé cette saloperie de virus…,  que chaque zombie survit 20 jours et a 90 % de chances d’infecter quotidiennement un autre humain. Ce virus est très virulent pour le test, deux fois plus que celui de la peste noire, en 20 jours, la pandémie serait établie et en 100 jours, on ne compterait plus que 181 êtres humains encore vivants. Ce chiffre très précis, est-il le nombre d’humains enfermés quelque part en cas de pandémie? Bon, ok, c’est un des scénarios les plus difficiles à contrecarrer, mais peut-être saurons nous tuer des zombies et que ce virus ne serait pas aussi virulent! Ou peut-être encore l’humanité n’aurait pas affaire à un virus, mais juste à un champignon, un vers… Je vous laisse maintenant à votre imagination!

On peut rire quand on voit que dans les conditions de service d’Amazon, une clause d’attaque zombie a été ajoutée. Et même le pentagone américain s’y est mis. Et quand on pense à réanimer des morts dont le système nerveux est bousillé depuis des semaines, les organes et muscles en décomposition, cela n’est pas très sérieux. Par contre, si on pense plus à une version avec un virus ou un parasite, l’horreur devient rapidement inquiétante. Et vous ai-je donné envie de vous nourrir d’insectes?

Je vous laisse avec cette scène de World War Z qui est à glacer le sang, tant l’idée à la base est réaliste, mais surtout, épouvantable quand elle agit en groupe comme un seul corps :