Il y a quelques temps, je vous avais présenté le logiciel de photogrammétrie photoscan d’Agisoft. Cette fois-ci, c’est mon ami et collègue Greg « Aou » (oui, un autre Greg) qui s’y colle avec d’autres logiciels. Ce Week-end, sa douce n’étant pas là, il s’est dit « et si je scannais un bâtiment avec un drone et que je faisais une reconstruction 3D » – et ça, entre un cahier des charges à rédiger et deux jeux à livrer… Ouaip, c’est comme ça qu’il occupe ses journées de détente… et je ne vous raconte même pas ce qu’il fait de ses soirées…
Le projet
Son équipement: un Drone Phantom 3 Pro (Bon, c’est pas le matos de merde qu’il a notre Greg).
Avec son capteur 12.4 MP, l’appareil prend des photos en résolution de 4000×3000 pixels.
La batterie est de type Lithium Polymère (LiPo) et a une capacité de 4480 mAh.
Il fonctionne à la fois sous Android et iOS.
Logiciels envisagés
Le logiciel Autodesk ReCap Studio: ReCap (pour REality CAPture) est une technologie permettant de traiter des nuages de points. La solution cloud qui a été choisie s’appelle ReCap 360 qui n’est rien d’autre que ReCap Photo venant de changer de nom.
https://www.youtube.com/watch?v=oA6b5kG8YvI
Coté licences, ReCap Free, la version gratuite qui permet de lire la plupart des nuages de points de projets déjà assemblés avec la possibilité de nettoyer, de faire des coupes, d’enregistrer des vues et bien sûr de faire la liaison avec les produits de modélisation Autodesk à l’aide des format RSC / RCP. ReCap 360 existe en version d’essai 30 jours et englobe les fonctionnalités de ReCap Free en ajoutant des outils de mesures, des étiquettes ainsi que le service photogrammétrie hébergé sur le cloud (25 Gb de stockage).
Memento permet d’importer des meshes haute résolution dans divers formats (RCM, OBJ, STL, PLY), et propose des fonctions d’analyse, nettoyage, correction, publication et export pour tous les usages liés au scan 3D, y compris le web, les supports mobiles et l’impression 3D. Autodesk vise avec ce produit un large public : artistes, secteur du patrimoine, médical, cinéma, jeu vidéo, ingénierie, et plus généralement toutes les personnes utilisant le scan 3D.
Le logiciel est gratuit, pour l’instant, car il est encore en phase bêta. Vous pouvez le télécharger à partir de cette page ainsi que plusieurs samples pour les tests.
- Photoscan d’Agisoft: Nous vous l’avons déjà présenté dans cet article.
C’est une solution complète pour faire de la reconstitution 3D hyper réaliste et précise à partir de photos, mais qui permet également la génération de nuages de points ultra denses. Le logiciel Agisoft peut être utilisé pour de nombreuses applications telles que la photogrammétrie, l’architecture, la conservation, la recherche, etc.
La vidéo suivante vous présente comment utiliser le logiciel pour faire ce que Greg a réalisé – non ce n’est pas lui qui s’est masqué pour la vidéo (d’ailleurs, pourquoi ce gars porte t-il un masque d’abord???).
La solution existe en édition standard pour 179$ et la version pro pour 3499$. Les différences entre les deux sont sur cette page.
C’est un outil d’édition qui fournit les mêmes services. Le rayCloud -dernière innovation de Pix4D incluse dans Pix4Dmapper- combine le nuage de points 3D avec les images originales pour une visualisation facile, ainsi qu’une annotation sémantique très précise qui améliore la gestion de votre projet.
La version discovery est gratuite, mais la version pro commence à 260€/mois (ou 6500€).
Bilan
Voici les comparatifs des softs de reconstruction 3D par photos avec drone. Seul Recap360 d’Autodesk n’a pas été testé car son système d’évaluation ne permet d’utiliser que 50 photos (donc mauvais point pour lui), les softwares suivants lui ont permis de traiter les quelques 130 photos. Bilan: Memento le plus intuitif, Agisoft le plus complet pour l’édition, Pix4D mapper le mieux interfacé directement avec le drone.
Pour le modèle, la résolution des textures est divisée par deux (2048 par 2048 au lieu de 4096 par 4096). Dû à un soucis d’export avec Memento qui est en version bêta rappelons-le. Plus un upload chaotique du modèle dans Sketchfab… Il faudra sûrement ajouter une passe dans Blender ou 3dsmax afin d’optimiser le rendu, même si cela rallonge le workflow.
Le résultat est plutôt sympa non? Vous pouvez contacter Greg via son linkedin et retrouver ses autres réalisations et travaux.
Au delà de la modélisation de terrain existant, ce qui est déjà très pratique, notamment en architecture, la partie qui me branche le plus c’est le passage du réel au virtuel, puis de nouveau au réel avec l’impression 3D. Certes, pour l’instant, ce sont de vulgaires représentations en plastique, mais c’est déjà top pour faire des maquettes de présentation de bâtiment, si vous avez un grand jardin, pour le refaire et simuler les constructions et plantation dessus. Mais, vous pouvez aussi réaliser des figurines de geeks ! Non, plus sérieusement, l’impression 3D n’est qu’à ses débuts. Je ne sais pas si vous avez déjà approché une de ces machines à commande numérique (CN) qui peuvent fabriquer des pièces en bois, usiner du métal, etc.
J’imagine un Fablab dans chaque ville avec un atelier complet: vous avez un pièce cassée pour votre auto… pas de soucis, scannez la et venez faire une copie au fablab ! Mieux encore, venez améliorer vos pièces existantes… hackez tout votre foutu matériel ! Reprenez possession de vos objets du quotidien, il y a a déjà tellement d’années qu’ils ont pris possession de vous ! Ne laissons pas aux industriel le pouvoir d’utiliser la technologie à leur seul avantage: la science et la technologie sont l’affaire de tous, elles doivent profiter à tous !
Pourquoi cet accent circonflexe sur « drone » ?
Contraction de drone et drôle, un drôle de drone.. un drône !